Projection, débat - Roms et Gens du voyage - UPJB
Projection, débat - Roms et Gens du voyage - UPJB
Projection et débat - Roms et Gens du voyage : entre Holocauste oublié et banalisation de l'exclusion ?
DANS LE CADRE DE LA SEMAINE d'action contre le RACISme 2011
mercredi 23 mars 2011 - 20:15 heures à l'UPJB
Reconnaissance progressive du génocide des Tsiganes
Pour la première fois, ce 27 janvier 2011, à l'occasion de la Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah, un rescapé Rom d'Auschwitz, Zoni Weisz, s'est exprimé devant le Bundestag (parlement allemand) pour témoigner de la tragédie qui a frappé toute sa famille et de nombreux Roms d'Europe durant la seconde guerre mondiale. Il a également rappelé que les persécutions et les discriminations subsistent, notamment dans des pays comme la Roumanie, la Bulgarie, l'Italie et la France. Le président du Bundestag a lui-même admis que « la plus grande minorité d'Europe est discriminée ».
Le 2 février, c'est le président du Parlement européen qui lance un appel à l'UE pour la reconnaissance officielle du génocide des Roms durant la seconde guerre mondiale (entre 250.000 et 500.000 Tsiganes exterminés sur une population d'environ 1 million de personnes) perpétré par les Nazis et leurs alliés. Il a notamment déclaré qu' « Un tiers des personnes détenues à Auschwitz étaient des Roms, mais la plupart des Européens l'ignorent... Le moment est venu de reconnaître officiellement au niveau européen le génocide des Roms ».
Si la Belgique et la France ont essentiellement interné les Tsiganes vivant sur leur territoire durant la guerre, il existe une exception mal connue du grand public : le convoi Z (« Z » pour Zigeuner). Ainsi, le 15 janvier 1944, c'est près de 351 Tsiganes provenant de la Belgique et du Nord de la France qui sont transportés de la Caserne Dossin vers Auschwitz par le convoi Z. Seuls 15 survivants en reviendront...
Des persécutions qui continuent toujours
Encore aujourd'hui, les Tsiganes subissent de graves persécutions et font l'objet de traitements stigmatisants. En France, la politique sécuritaire à l'égard des immigrés, en particulier les Roms, s'est particulièrement durcie depuis l'été 2010. En Belgique, cet été a aussi charrié son lot d'hostilités médiatiques envers des familles de Gens du voyage forcées d'occuper des terrains, faute de disposer des installations adéquates pour mener leur vie comme il souhaite. C'est pour souligner les parallèles troublants entre le traitement sécuritaire subi par les Tsiganes depuis la fin du 19e siècle jusqu'à nos jours, que le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP, équivalent en France du MRAX) a organisé récemment un colloque dont le thème était « Un siècle de fichage des Nomades aux Roms ».
Une soirée pour dynamiser le débat dans nos contrées
En Belgique, des initiatives existent aussi mais elles peinent à se faire connaître du grand public. C'est pourquoi le groupe de travail d'Education permanente « Gens du Voyage » du Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX), l'Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) et la section ULB des Etudiants FGTB organisent, ce mercredi 23 mars 2011 dans le cadre de la Semaine d'actions contre le racisme, une projection-débat intitulée « Roms et Gens du voyage : entre Holocauste oublié et banalisation de l'exclusion ? ». Cette soirée sera l'occasion de présenter les divers traitements discriminatoires subis par les Tsiganes depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours.
Au programme :
Projection du documentaire Des Français sans histoire de Raphaël Pillosio.
Conférence-débat ( modéré par Azzedine HAJJI) avec :
Frank SEBERECHTS, chercheur à l'ADVN et auteur d'une étude à paraître sur la situation des Gens du Voyage avant, pendant et après la seconde guerre mondiale.
Vincent LURQUIN, député ECOLO au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale et auteur d'une proposition d'ordonnance visant à modifier le code du logement dans le sens d'une reconnaissance de l'habitat mobile comme habitation.
Synopsis du film
Des hommes, des femmes et des enfants catégorisés comme « Nomades » ont été internés en France de 1940 à 1946. À la recherche des dernières traces de ce passé, ce film raconte l'Histoire méconnue d'une population marginalisée et stigmatisée depuis plus d'un siècle par la République française. Au langage technique et froid de l'Administration répondent des hommes et des femmes qui ont été internés. Avec leurs mots, leurs accents, ils incarnent une parole ignorée et c'est tout un pan du rapport entre l'Etat et les minorités qui se dévoile sous nos yeux.
Voir l'encyclopédie multimédia du musée du Mémorial de l'Holocauste des États-Unis : HYPERLINK "http://www.ushmm.org/wlc/fr/"http://www.ushmm.org/wlc/fr/
PAF : 5 €, 2€ (étudiants et chômeurs)